L'IA générative : compétitivité et éthique, le grand équilibre à inventer

L’intelligence artificielle générative est devenue un enjeu incontournable de compétitivité, car elle permet d’accroître significativement la productivité et la qualité lorsqu’elle est utilisée de manière pertinente.
Face à la pression concurrentielle, il est aujourd’hui difficile pour les entreprises de s’en passer sans risquer d’être rapidement dépassées.
Pourtant, cette course à l’IA soulève d’importants défis éthiques, écologiques et sociétaux qui exigent une vigilance accrue.

L’IA Act européen, en imposant des obligations de transparence, de supervision humaine et d’équité, constitue une première réponse à ces enjeux.
Par ailleurs, le recours massif à l’IA interroge sur la préservation des compétences humaines : à force de déléguer, les professionnels risquent de perdre leur savoir-faire et leur créativité, renforçant ainsi la dépendance technologique. Il devient donc essentiel de cultiver la pensée critique et de considérer l’IA comme un outil et non comme un substitut.

Finalement, la compétitivité de demain reposera sur la capacité à conjuguer performance, éthique, écologie et préservation des compétences, afin que l’IA serve l’humanité sans la mettre en péril, et contribue à bâtir une société plus robuste et en harmonie avec son environnement.

L'autonomie stratégique technologique et la cybersécurité

Les mouvements de fond observés outre-Atlantique ces derniers mois questionnent beaucoup l’utilisation de services très majoritairement américains.
C’est bien sur le cas dans le cloud public, avec l’omniprésence d’AWS, Microsoft et Google, mais également au niveau logiciel (cf la guerre commerciale enclenchée par Broadcom après son rachat de VMWare), et finalement un peu partout, par exemple avec le pilier de la cybersécurité qu’est le MITRE, menacé de voir son financement supprimé.

Dans ce contexte, nous devons d’urgence nous poser la question de notre stratégie, et regarder dès aujourd’hui les alternatives Européennes existantes.
Qu’il s’agisse de solutions privées, comme le florissant écosystème du Cloud Français porté par Scaleway, OVH, Clever-cloud et d’autres, de solutions portées par l’état comme la Suite Numérique de la DINUM, ou au niveau Européen avec la création de l’European Vulnerability Database, les solutions de demain sont là. A nous de les utiliser pour financer leur développement et leur pérennité.

L'écologie du numérique à l'heure des LLMs

Il est important de privilégier des IA génératives adaptées à des besoins spécifiques. Des modèles LLM frugaux sont déjà disponibles, tout comme des agents intelligents capables de choisir automatiquement le modèle le plus approprié pour chaque tâche.
Le développement de modèles spécialisés, optimisés et formés sur des jeux de données réduits, permet également de limiter la consommation énergétique.
L’écoconception des infrastructures devient aussi cruciale: La mutualisation des serveurs via le cloud, l’alimentation des data centers par des énergies renouvelables et l’utilisation de systèmes de refroidissement performants contribuent à réduire l’empreinte carbone du secteur.
La mesure de l’impact environnemental à l’aide d’outils de reporting doit également orienter les choix technologiques.

Enfin, une gouvernance responsable est nécessaire : prolongation de la durée de vie des équipements, recyclage des composants, sensibilisation à la sobriété numérique et financement prioritaire des projets d’IA au service de la transition écologique.
Combinées à une régulation incitative, ces bonnes pratiques pourraient faire évoluer les LLMs, non plus en menace, mais en levier pour une économie numérique durable et respectueuse des limites planétaires.