18/11/2024
Le vendredi 8 novembre, j’ai eu la chance de participer à Bdx.io, un événement tech organisé au Palais des Congrès de Bordeaux Lac, invité par l’entreprise pour laquelle je travaille, Ekino.
Actuellement apprenti développeur frontend chez Ekino depuis septembre 2024, après avoir passé plusieurs mois au pôle PHP depuis janvier, cet événement m’a offert l’occasion idéale pour rédiger mon premier article.
Cette édition 2024 de Bdx.io portait sur le thème « IA — entre progrès et préoccupations », avec un programme riche en réseaux de neurones, génération de textes et images, et discussions sur les transformations du secteur de la Tech.
La journée a commencé avec la Keynote d’ouverture, animée par les organisatrices qui ont rappelé les informations essentielles : code de conduite, programme, et présentation de l’équipe. Marie-Alice Blete est montée sur scène pour introduire le sujet des LLMs (Large Language Models), en abordant notamment les biais souvent présents dans les IA génératives, comme le sexisme ou la manipulation intentionnelle. Elle a illustré ce point avec un exemple marquant : un chatbot de Chevrolet qui, manipulé par un internaute, avait fini par proposer une voiture pour 1$ seulement.
Elle a également présenté le concept de “RAG” (Retrieval-Augmented Generation), que j’avais déjà testé avec GitHub Copilot sur JetBrains, permettant de scanner les fichiers de code pour offrir des réponses sur mesure.
Marie-Alice a conclu en partageant un projet sur lequel elle a travaillé chez Komodo Health : un chatbot dans le domaine de la santé, capable d’exploiter les données des patients à l’échelle nationale pour générer des réponses avancées, incluant graphiques et requêtes en base de données, avec un modèle entraîné uniquement dans ce domaine donc moins sujet à des dérives.
Je me suis ensuite dirigé vers la conférence de Stéphane Trebel, Consultant Technique chez We Scale, qui abordait le retour d’AJAX dans le développement web à travers HTMX. Il a démarré en exprimant sa frustration contre la prolifération des frameworks JavaScript modernes (React notamment), qui alourdissent souvent les projets et éloignent les développeurs de la simplicité du web.
Stéphane a alors exploré des techniques plus basiques, en revisitant le fonctionnement des requêtes HTTP, d’AJAX et du principe de HATEOAS. Il a souligné l’efficacité de l’HTTP et du HTML bruts, ainsi que les avantages en termes de sémantique et d’accessibilité que ces technologies apportent sans les surcouches des frameworks. Pour illustrer son propos, il a présenté un backend en Rust capable d’envoyer des réponses HTML via HTTP, démontrant que cette approche permettait de maintenir une architecture simple et performante.
Simon Bédard a captivé l’audience de Bdx.io avec sa conférence “Shaders : Comment créer des effets hallucinants sur son site web”. Plongeant dans un domaine directement issu de la 3D et du jeu vidéo (Minecraft en étant un exemple emblématique), il a exploré comment les shaders, des programmes utilisés pour créer des effets visuels, peuvent transformer l’apparence d’un site web et le rendre unique. Ces petits programmes se basent sur des formules mathématiques sophistiquées, telles que des calculs de vecteurs et de sinus, pour générer des rendus graphiques immersifs et captivants.
Avec des outils comme Three.js, Simon a montré comment l’intégration de shaders peut devenir un jeu d’enfant, même pour ceux qui n’ont pas une connaissance approfondie de la 3D. En plus de donner vie à des éléments visuels, les shaders permettent de travailler finement des effets tels que l’ombre, pour un rendu plus réaliste et attrayant. Un exemple marquant de sa démonstration était une reconstitution en 3D du Pont de Pierre, permettant d’observer la puissance visuelle et le réalisme que peuvent apporter les shaders sur des scènes web.
Pour ceux qui souhaitent expérimenter, Simon a introduit Shader Toy, une plateforme où la communauté partage ses propres shaders, offrant une vaste bibliothèque d’effets visuels à explorer et à tester. Ce partage d’outils et de ressources souligne l’accessibilité des shaders pour enrichir le design de nos projets web, permettant de mêler technique et créativité pour offrir des expériences utilisateur plus personnelles et engageantes.
Il était temps pour la squad Ekino de supporter notre première speakeuse de la journée, Olga, qui allait nous parler d’estimations des tâches dans le développement et pourquoi cela s’avère une tâche beaucoup plus complexe qu’on imagine surtout lorsqu’on débute. On comprend alors que certains biais tels que l’ego, la loi du chaos ou encore la découverte récente du projet viennent mettre à mal l’estimation d’un ticket sur un projet. Encore bravo pour avoir bravé cet exercice difficile mais extrêmement formateur.
En début d’après midi, j’ai choisi d’assister à la conférence de Benoît Masson. Il démontrait qu’en 2024, il est tout à fait possible d’utiliser un smartphone Android sans dépendre des services Google, grâce à l’open source et à une distribution appelée /e/OS. Bien que je sois utilisateur d’iPhone, j’ai été impressionné de voir qu’on pouvait obtenir un téléphone fonctionnel, avec une plus grande autonomie, plus d’espace disque et surtout une réduction du suivi par les GAFAM. Il faut souligner que l’expérience utilisateur de certaines applications, comme le GPS, pouvait être en deçà des standards habituels. Néanmoins, cela reste un compromis intéressant pour ceux qui souhaitent profiter d’un écosystème d’applications libres.
Je ne pouvais évidemment pas passer à côté de la conférence de mon collègue Robin Colombier, alias @chinaski, qui nous a présenté un exposé très complet sur le cache HTTP et son importance dans l’optimisation des performances. Robin a commencé par rappeler le rôle fondamental de certains headers HTTP dans les stratégies de caching, comme le `max-age` pour définir la durée de vie en cache des ressources, le `vary` pour adapter le cache en fonction de différents critères (comme la langue ou le type de périphérique), et les `cache-tags`, qui permettent d’invalider de manière sélective des ressources précises sans avoir à rafraîchir l’ensemble de la page.
Mais ce n’était pas tout ! Il a également abordé des situations concrètes où le cache peut devenir une véritable solution pour compenser les faiblesses d’un serveur un peu lent ou à court de ressources, transformant le cache en ce qu’il a appelé un « cache misère » pour optimiser les performances avec un investissement minimal. C’était une présentation riche en conseils pratiques et astuces, et je tiens à saluer l’expertise de Robin qui a su captiver l’audience et mettre en lumière les subtilités et les bénéfices d’une gestion stratégique du cache. Bravo à lui !
La conférence de Jules Mahé, Design Director chez PayFit, a été une véritable révélation pour moi. Jules a abordé un sujet brûlant : le potentiel remplacement des designers par l’IA générative, comme MidJourney. Plutôt que de céder au pessimisme, il a offert une perspective historique en comparant cette situation à l’arrivée de la photographie au XIXe siècle. Bien que disruptive pour les peintres, la photographie n’a pas supprimé leur métier ; au contraire, elle a permis l’émergence de nouveaux mouvements artistiques comme le cubisme et le pointillisme. Jules a ensuite exploré l’impact de la standardisation visuelle actuelle dans le design web et les logos de marques, qui a conduit les designers à se tourner vers d’autres formes de créativité, illustrées par des campagnes comme celles de Deliveroo ou Spotify Wrap.
Enfin, il a évoqué l’avenir des interfaces et une possible réduction de la place des écrans, au profit de nouvelles interactions, comme les commandes vocales, les drones Snapchat pour capturer des moments de vie, et les lunettes Ray-Ban Meta qui intègrent la technologie. Ce regard sur l’évolution du design face aux avancées technologiques nous invite à considérer l’IA comme une opportunité de transformation créative plutôt qu’une menace.
Après une courte pause, j’ai assisté à la conférence d’Anaïs, qui portait sur l’importance de la douceur dans le monde professionnel. Son pitch intriguant, « Un peu de douceur dans ce monde de brutes », questionnait l’image traditionnelle du leadership et du management. Dans un environnement en constante transformation, où les défis et le management bienveillant sont au cœur des pratiques, Anaïs nous a fait réfléchir : la douceur est-elle un atout pour être pris au sérieux ? Doit-on forcément s’imposer de manière autoritaire pour mener une équipe ou un projet ? Ou existe-t-il des manières plus nuancées et constructives d’avancer ? Elle a également soulevé la place des “soft skills” dans ces dynamiques.
Bien que j’ai parfois eu du mal à me projeter dans certains concepts abstraits, comme la théorie des « cinq chaises » (une pour chaque émotion), j’ai trouvé cette réflexion enrichissante. J’ai particulièrement beaucoup appris quant à l’importance de la posture en management et notre rôle dans les échanges professionnels. Cette conférence m’a amené à reconsidérer nos relations sociales en entreprise et à réfléchir à la manière dont nous pourrions intégrer davantage de bienveillance et d’écoute dans notre quotidien professionnel.
Un grand merci à Ekino, qui offre à ses collaborateurs des opportunités comme celle-ci pour explorer divers domaines de la tech, partager la connaissance, et retrouver des collègues, parfois dispersés géographiquement (coucou Robin C. !). Bravo également à toute l’équipe de Bdx.io, aux bénévoles et techniciens, pour un événement mené de main de maître. Cette journée a été riche en enseignements ; j’ai été inspiré par l’aisance des conférenciers et la pertinence des sujets abordés. Pour un alternant, participer à un événement aussi formateur dès le début de ma carrière est une chance précieuse, tant sur le plan professionnel que personnel.
J’ai eu le plaisir de croiser des personnes en dehors d’Ekino, comme mon professeur de Java à l’Epsi, Simon Bédard, et Sam Cranford, le dirigeant de l’association Okiwi basée à Bordeaux, qui organise des coding dojos et rassemble les passionnés de tech. Une journée enrichissante qui m’a inspiré à proposer, pour l’année prochaine, une conférence sur le thème : « Comment réussir son alternance en tant que développeur ». Encore merci à Ekino pour leur engagement fort dans le renforcement et le partage des connaissances professionnel des collaborateurs.
Un développeur alternant à BDX I/O 2024 was originally published in ekino-france on Medium, where people are continuing the conversation by highlighting and responding to this story.